La vielle

Ecouter la vielle :

Famille : Cordophone

 

Apparition en Bretagne : Début du 18^ème siècle

Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? C’est un peu la devise que l’on pourrait attribuer à la vielle. En effet, cet instrument a un fonctionnement très complexe par rapport aux autres instruments traditionnels bretons… et son petit frère le violon !

Et oui, aussi étonnant que cela puisse paraitre, la vielle fait partie de la partie des violes, comme le violon, le violoncelle et la contrebasse par exemple. Pourtant, me direz-vous, on n’y voit pas de cordes ? Vous avez raison, elles sont cachées ! Sous le boitier qui est juste derrière le clavier…

Pour jouer de la vielle, il faut la poser sur ses genoux (inutile de préciser qu’il faut mieux être assis ?), prendre la manivelle dans la main droite et poser ses doigts de la main gauche sur le clavier. Comme un archet sur le violon, c’est la roue (qui est actionnée grâce à la manivelle) qui va venir frotter les cordes et produire un son. C’est ensuite en tapant sur les touches du clavier, qui elles mêmes viennent pincer les cordes, que l’on peut choisir la note que l’on veut réaliser.

Mais vu que cela n’était pas encore assez compliqué à gérer (Ah ces nantais !!), la vielle contient aussi des cordes bourdons. Ainsi, lorsque qu’un vielleux joue, on entend, comme pour un biniou, une note relativement grave en continu derrière la mélodie.

Cet instrument, très facilement reconnaissable par un son quelque peu « métallique » était souvent joué seul , voire accompagné par le chant du musicien. Ce sont principalement les danses du nord des Côtes d’Armor (Pays de St Brieuc et Dinan) qui étaient accompagnées à la vielle.

La vielle a eu une histoire assez atypique. En effet, alors qu’elle avait été jouée dans les plus grandes cours royales à la fin du Moyen Âge ainsi qu’au début de la Renaissance, elle a ensuite été adoptée par les aveugles et mendiants et ainsi amenée sur toutes les routes d’Europe. Elle a alors été associée à cette image de pauvreté et de marginalité.

Telle qu’on la connait actuellement, la vielle ne date que de 1720 et a été créée par le luthier Baton.

La pratique de la vielle dans la vie quotidienne n’a pris fin que dans les années 1950 en Haute Bretagne.